L’hyponatrémie, également appelée intoxication par l’eau, est généralement le résultat de la consommation de quantités excessives d’eau plate, ce qui entraîne une faible concentration de sodium dans le sang. Autrefois rare lors des événements sportifs, elle devient de plus en plus fréquente avec l’augmentation de la participation et l’arrivée de plus en plus de novices dans les épreuves d’endurance.
Causes
Pendant un exercice de haute intensité, le sodium est perdu avec la sueur. Un athlète qui ne remplace le liquide perdu que par de l’eau verra sa concentration de sodium dans le sang diminuer. Prenons l’exemple d’un verre plein d’eau salée. Si vous videz la moitié du contenu du verre (ce que perd la sueur) et que vous le remplacez uniquement par de l’eau, la concentration de sodium dans le verre est bien moindre et l’eau est plus diluée. Cela peut se produire dans la circulation sanguine d’un athlète qui ne s’hydrate qu’avec de l’eau lors d’une transpiration excessive. Le résultat est l’hyponatrémie.
Les athlètes de haute intensité peuvent perdre jusqu’à 2 grammes de sel par litre de sueur. Remplacer ce sel est essentiel pour la performance et la sécurité.
Une transpiration prolongée et excessive augmente le risque qu’un athlète modifie l’équilibre délicat de la concentration de sodium dans le sang. Un équilibre adéquat du sodium est nécessaire à la transmission des impulsions nerveuses et au bon fonctionnement des muscles, et même une légère diminution de cette concentration peut causer des problèmes.
Les personnes qui terminent des épreuves d’endurance, comme les triathlons de la distance Ironman, ont souvent une faible concentration de sodium dans le sang. Les personnes les plus à risque sont celles qui restent le plus longtemps sur le parcours car elles ont tendance à boire le plus d’eau pendant l’épreuve. Les coureurs qui boivent davantage de liquides dans les jours précédant la course ou ceux qui s’arrêtent à un point d’eau pendant la course courent également un risque accru d’hyponatrémie.
En fait, une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a révélé que 13 % des coureurs du marathon de Boston ont développé une hyponatrémie après avoir bu trop d’eau. Une autre étude publiée dans le même journal a révélé que 10,6 % des participants au championnat européen Ironman ont développé une intoxication à l’eau. Plus précisément, les triathlètes féminines dont le temps de course était de 9 heures ou plus semblaient être les plus susceptibles de souffrir d’hyponatrémie.
Symptômes
Les premiers signes d’alerte sont souvent subtils et peuvent être similaires à ceux de la déshydratation : nausées, crampes musculaires, désorientation, troubles de l’élocution et confusion. À ce stade, de nombreux athlètes boivent davantage d’eau parce qu’ils pensent être déshydratés. Malheureusement, l’eau seule aggrave le problème de l’hyponatrémie. Dans les cas les plus extrêmes, l’athlète peut avoir des convulsions, tomber dans le coma ou mourir.
Traitement
Au premier signe de symptômes, un athlète doit boire une boisson sportive contenant du sodium ou manger des aliments salés. Idéalement, l’athlète doit planifier à l’avance et estimer sa perte de liquide et son besoin de remplacement du sodium pendant l’épreuve, et suivre un programme d’hydratation pendant la course. Si les symptômes sont extrêmes, il faut consulter un professionnel de la santé.
Prévention
La meilleure façon pour un athlète d’éviter de tels problèmes est de planifier à l’avance en s’entraînant dans les mêmes conditions que celles qu’il rencontrera le jour de la course. Voici quelques recommandations en matière d’hydratation :
- Calculez votre consommation d’eau à l’aide de cette formule simple.
- Utilisez une boisson sportive contenant du sodium pendant les épreuves de longue distance et de haute intensité qui durent plus de 60-90 minutes.
- Augmentez votre consommation de sel par jour plusieurs jours avant la compétition, sauf si vous souffrez d’hypertension. Les aliments qui fournissent du sodium supplémentaire comprennent la soupe poulet-nouilles, un cornichon à l’aneth, le fromage, les bretzels et le jus de tomate.
- Essayez de ne pas boire plus que vous ne transpirez.
- Pendant un marathon, une bonne règle générale est de boire environ une tasse de liquide toutes les 20 minutes.
- Évitez de prendre des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui contiennent du sodium. Des recherches suggèrent que ces médicaments peuvent prédisposer les coureurs à l’hyponatrémie.
Gardez à l’esprit que tous les athlètes réagissent différemment à l’exercice, ce qui signifie également que les besoins en liquide et en sodium sont individuels.
Comme toujours, il est important de consulter votre médecin pour des considérations particulières si vous avez des antécédents de problèmes de santé ou si vous prenez des médicaments pour un problème de santé.